La pêche au Sénégal


La Pêche au Sénégal

La pêche artisanale et industrielle

Au plan économique et social, le secteur de la pêche joue un rôle important dans l’économie du Sénégal.
Pays ouvert sur l’océan, le Sénégal dispose, d’un littoral de 718 km de côtes réputées parmi les plus poissonneuses du monde. Par ailleurs, le pays recèle un réseau hydrographique dense :

  • le fleuve Sénégal (1700 km), avec cinq principaux affluents
  • le fleuve Gambie long 1150 km dont 477 km en territoire sénégalais
  • le fleuve Casamance (350 km)
  • le fleuve Siné Saloum (130 Km)

Pêche à l'épervier au SénégalLa pêche continue de jouer un rôle capital dans l’alimentation des populations avec une contribution moyenne de près de 70% aux apports nutritionnels en protéines d’origine animale.

Arrivée des pêcheurs à Mbour au SénégalLa zone maritime sénégalaise se caractérise par une grande diversité biologique. Les ressources exploitées comprennent quatre groupes dont les caractéristiques bioécologiques et l’importance socio-économique sont différentes. Il s’agit des ressources pélagiques hauturières, côtières, démersales côtières et profondes.

Débarquement de pélagique au SénégalLes ressources pélagiques hauturières : Toute la filière thonière sénégalaise et la pêche sportive reposent sur les ressources pélagiques hauturières.
Les ressources pélagiques côtières (plus de 70 % des prises réalisées dans la Zone Économique Exclusive Sénégalaise). Elles constituent l’essentiel des captures de la pêche artisanale ainsi que la part la plus importante de la consommation annuelle per capita en poisson des populations sénégalaises.
Les ressources démersales côtières : comprennent principalement les crustacés (crevette côtière, langouste, crabe, et la plupart des poissons dits nobles du Sénégal (sole, rouget, capitaine, mérou, dorade, des céphalopodes (poulpe).

Elles supportent l’essentiel des opérations de pêche des chalutiers industriels et des embarcations de la pêche artisanale en raison de leur forte valeur marchande à l’exportation et sont à la base des activités de la plupart des industries de transformation et d’exportation installées au Sénégal.

Pêche à la ligne au SénégalLes ressources démersales profondes (crevettes, merlus) sont presque exclusivement pêchées par des chalutiers.

Les grands écosystèmes mondiaux d’upwelling

L’abondance de la pêche au Sénégal est liée à l’upwelling.
Upwelling = remontée d’eaux froides profondes des océans le long de certains littoraux

Départ d'une pirogue de pêcheur au SénégalQuatre grands systèmes d’upwelling bordent les façades Ouest des grands continents. En Atlantique, il s’agit des écosystèmes de Courant de Bengale dans l’hémisphère Sud (sur de l’Angola, Namibie, Afrique du Sud) et du courant des Canaries dans l’hémisphère Nord (Maroc, Mauritanie, Sénégal et Gambie).

Enfants du SénégalLes écosystèmes d’upwelling fournissent plus de 40 % des captures de pêcheries mondiales alors qu’ils représentent moins de 3 % de la surface de l’océan. Les upwellings sont provoqués par des vents qui induisent des remontées d’eaux profondes, froides et chargées en sels minéraux. Ils sont à l’origine d’un apport important d’éléments nutritifs dans la couche homogène qui va permettre de développer et de maintenir une forte production biologique dans la zone côtière, mis à part les apports par les fleuves. Ce potentiel productif est beaucoup plus important que celui existant dans les zones océaniques où la grande part des apports en sels minéraux provient de la régénération de la matière organique.

Actuellement, ces écosystèmes supportent les effets du changement climatique et ceux de la réorganisation des pêcheries mondiales.

L’écosystème d’upwelling

Départ d'une pirogue de pêcheur au SénégalSous l’action des vents issus des centres de haute pression (anticyclones) localisés aux latitudes moyennes sur les océans, une résurgence de surface (ou upwelling) d’eau froide profonde et riche en sels nutritifs se développe sur les plateaux continentaux. Son intensité est modulée par la force et la direction du vent, par la topographie de la côte et du plateau continental et par les caractéristiques océaniques environnantes.

En effet, l’arrivée de sels nutritifs dans la couche de surface éclairée par le soleil (zone photique) permet le développement de nombreux organismes phytoplanctoniques qui sont à la base de ce qui est communément dénommé la chaîne alimentaire. Cette chaîne, supposée aller du phytoplancton aux prédateurs supérieurs en passant par le zooplancton, d’autres invertébrés, des mollusques et des poissons, est en fait un réseau tropique maillé et complexe.

pg_peche-vague-ouakam-vig

Le courant des Canaries

Pêcheur sénégalais levant l'ancreOn distingue trois grandes régions dans l’écosystème du courant des Canaries : La côte nord marocaine avec un upwelling saisonnier en été ; La côte sud marocaine et nord mauritanienne (désert Sahara) avec un upwelling permanent ; La côte sud mauritanienne et du Sénégal avec un upwelling en hiver (de novembre à mai).

Pirogue du Sénégal devant océanCette partie du système est caractérisée par une variabilité saisonnière extrême, avec une alternance entre un écosystème sous influence tropicale en été et un écosystème sous influence d’un upwelling côtier en hiver. Dans la partie sud de la région (côte du Sénégal), l’adaptation de la pêche artisanale lui a permis de tirer profit de la migration saisonnière de nombreuses espèces. Sur une plus longue période, l’histoire des pêcheries ouest-africaines semble avoir été épargnée par des effondrements brutaux comme ceux rencontrés dans les autres systèmes.

Sources : IRD – Crédits photos Yasmine Sweetlove et Ivano Trabalza (tous droits réservés)